• African SPIR (1837-1890) : le lien entre BRUNSCHVICG et WRONSKI

    Disons le tout net : la philosophie française, après la disparition de Brunschvicg en 1944, enregistre sur le mode "sartrien" puis après 70 "nouveaux philosophes" une décadence complète. Bien sûr il y a Foucaut, Deleuze, Badiou... mais ils ne sauraient selon moi supporter la comparaison avec les grands maitres du 19 èùe siècle et de la première partie du 20 ème : Darlu, Lachelier,Boutroux, Lagneau,  Brunschvicg, ou Spir... et quelques autres. D'ailleurs Badiou devrait se poser des questions touchant au fait qu'il partage avec son ennemi juré Bernard Henri Lévy (qui a traitée sa pensée de "influencée partiellement par le nazi Carl Schmitt" pas plus tard que dimanche dernier sur Arte chez Moati) le qualificatif de "sartrien"...

    Je signale que pour accéder gratuitement à l'oeuvre de ces grands philosophes, bien oubliés et méconnus aujourd'hui (ce qui n'est pas une coïncidence, et plaide pour eux et contre notre époque), et dont les livres sont souvent difficiles à trouver, Internet,( le même Internet envahi de sites pornographiques, ou islamiques, ou nazis....donc comme on dit "pour le meilleur comme pour le pire" ) constitue une mine, et notamment les ouvrages numérisés de la bibliothèque nationale :

    http://gallica.bnf.fr

    Vous avez plusieurs façons de les trouver : soit taper leur nom dans "recherche libre", soit aller directement sur périodiques, puis philosophie, puis "revue de métaphysique et de morale" ou "archives de philosophie", qui contiennent de nombreux articles.

    La philosophie d' African SPIR est très proche de celle de Brunschvicg, à l'exception notable près qu'il accorde beaucoup moins d'importance à la science et aux mathématiques. Mais il est tout aussi radical en ce qui concerne la nécessité de surmonter le "moi haïssable" (social, psychologique, et....mortel) pour accéder au Moi Absolu, le sujet de la philosophie et de la Mathesis, que d'aucuns ont désigné comme Logos, ou Raison ou même Christ... le très chrétien Malebranche ne dit pas autre chose avec sa "Raison universelle des esprits" qu'il identifie au Christ. Fichte dit la même chose dans son éloge (et sa transformation complète, voire transmutation) du christianisme...

    Et tout notre travail, que j'ai appelé "démystification de la philosophie" doit être de débarrasser ce Logos de ses habits mythiques, ou fabuleux.

    Voici quelques liens sur Spir :

    http://en.wikipedia.org/wiki/African_Spir

    ainsi que l'ouvrage de l'histoire de la philosophie de Bréhier (aller à 19 ème siècle après 1850, puis chapitre 6 "La métaphysique" puis paragraphe 3 Spir):

    http://classiques.uqac.ca/classiques/brehier_emile/Histoire_de_philo_t2/f7c063

    et aussi la BNF donc,  en tapant "Spir" dans "recherche libre".

    Accéder au Moi Absolu, c'est renoncer au moi empirique, psychologique, mortel... appelé "âme immortelle" par les neuneus religieux qui veulent ainsi immortaliser leurs histoires de fesses... oh pardon, leur "grand amour" .

    Dans les termes de Brunschvig, cela siginifie donc "renoncer à la mort", et ô combien c'est difficile....car nous y tenons, à ce cadavre que nous serons un jour... oups pardon encore, que nous ne serons pas, justement !... en tout cas si nous avons réalisé le parcours philosophique, qui nous promet de "ne jamais goûter de la mort"... promesse qu'il partage avec Jésus dans l'Evangile selon Thomas...mais l'on m'excusera de placer ma confiance en la philosophie et le Logos grec, plutôt qu'en un évangile même copte, même apocryphe.

    Dans la terminologie de Wronski cela consiste à "réaliser l'immortalité sur Terre en accédant à la condition hyperphysique du moi humain personnel"... terminologie un peu "ésotérique" bien sûr . Mais je maintiens que Wronski est de chez nous : un rationaliste absolu.

    Et Spir permet ainsi de réaliser le lien entre Brunschvicg et Wronski...il est en quelque sorte le chainon manquant...je n'en veux pour preuve que ce passage de l'excellent ouvrage de Christian Cherfils sur Wronski "Essai de religion scientifique", ouvage très difficile à trouver et dont je vais donc me faire un plaisir de recopier les passages suivants (page 151-152):

    "Il y a une mesure des choses; et cette mesure n'est point la nature physique, mais la loi de notre pensée. La nature physique apparait anormale et contingente; la loi de la pensée est par définition normale et absolue. C'est elle qui constitue le critère premier et dernier. contre elle l'expérience ne peut rien : toute science même expérimentale n'est elle pas fondée sur le principe de contradiction ? et qu'est ce autre chose que ce principe sinon le substratum de la loi de la pensée ? l'induction suppose que l'Etre peut être expliqué ou construit par le savoir; et cette idée postule déjà l'existence de l'Absolu.

    C'est ce que Spir a bien compris et exposé. Dans une large mesure, Spir était wronskiste."

    (et il renvoie sur ce point à la Revue de métaphysique et de morale, Mars 1896), lire notamment dans ce numéro l'article de Spir "La norme de la pensée et l'enchainement des choses" à l'adresse suivante :

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11050z/CadresFenetre?O=NUMM-11050&M=tdm

     

     


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